Histoire de l'Iran, L'Iran Antique, Non catégorisé, Voyage & Découverte en Iran

La route de la soie en Iran et le caravansérail persan

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La Route de la Soie, autrefois artère économique et culturelle du monde, est aujourd’hui considérée comme une opportunité en or pour le tourisme culturel. Cet itinéraire, qui a tissé des liens profonds entre différentes sociétés, peut désormais servir de passerelle pour revitaliser les relations économiques et culturelles. L’Iran, de par sa situation géographique et historique particulière, est au cœur de cette route et a joué un rôle clé dans son développement et son expansion.
cette route est le point de passage obligé reliant l’Orient à l’Occident du monde. Depuis des millénaires, elle relie l’Asie de l’Est à ses régions occidentales et à l’Europe par voie terrestre, et la Route des Épices par voie maritime.

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Des ingrédients architecturaux qui sont apparus le long des Routes de la Soie font non seulement état de savoir-faire techniques mais aussi des arts et croyances qui leur sont propres, comme le prouvent les caravansérails, ces tours de navigation, citernes, qanats, mosquées ou villes.

Les caravansérails surtout, qui permettaient bien plus que selon toute vraisemblance d’accueillir les voyageurs, ayant aussi pour fonction de concentrer le déplacement géographique des marchandises et, une capacité d’échanges tout autant commerciaux que d’idées, de savoir, de rencontres entre savants, intellectuels, débouchant très souvent sur des découvertes de nouvelles civilisations, de nouvelles langues.

En conséquence, aujourd’hui encore, les bâtiments et monuments jalonnant ces routes, allant des caravansérails aux ports et aux villes, lustrent l’histoire de leur héritage sur la diversité des cultures, des langues, des façons de faire ou de croire .

Route de la soie

De nombreux matériaux, produits, objets précieux circulaient, étaient commercialisés, échangés, dans le cadre des Routes de la Soie : pierres précieuses (agates, turquoise), épices, sel, remèdes, bijoux, etc. Mais la soie, elle, séduisait depuis l’Antiquité et jusqu’à la fin du XIXe siècle les marchés et les civilisations occidentales. Mais une immense demande de soie s’explique par la conjonction de la qualité qui était la sienne et de sa grande fréquence d’usage dans la confection du textile de grand luxe, et de son caractère mystérieux car les voies du savoir-faire de la soie, en Orient mais pas que, étaient mal connues.

Les consommateurs occidentaux qui ignoraient son origine se contentaient de l’Extrême-Orient. Ils cherchaient à percer le secret de sa production eux-mêmes afin de se libérer des lourdes taxes qui étaient attachées à son achat. Plusieurs expéditions visèrent précisément à son origine par la mer : toutes échouèrent.

Route de la soie
Route de la soie

Route de la soie en Iran

Selon les archives historiques, la première route à avoir été fouillée et étudiée fut la Route royale perse, datant de l’époque achéménide. Nous savons que les premiers éléments architecturaux construits le long de cette route rendaient service aux messagers et intendants royaux. Ces bâtiments, appelés chaapaar xane, constituaient le premier prototype de caravansérail. Hérodote mentionne également des stations le long de ce que nous appelons aujourd’hui les Routes de la Soie, qui auraient pu être des caravansérails.

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Un des tout premiers témoignages historiques qu’il nous est donné d’interroger sur l’orientation géographique empruntée et les étapes où encontrent caravanes et marchands est matérialisé par un livre : Les Stations parthes d’Isidore de Charax. Celui-ci décrit fidèlement la route en partance des frontières occidentales de l’Iran en direction de l’extrême orient du pays et permet au lecteur de saisir l’emplacement des premiers caravansérails et de se rendre compte du maillage géographique des routes qui relient effectivement les localités de l’est de l’Iran à ceux de l’ouest. Ce qui nous permet d’illustrer que cet ouvrage est la première preuve irréfutable de l’existence comme du fonctionnement de caravansérails le long des Routes de la Soie.

La dénomination de la voie iranienne historique figurant dans la liste des routes de la soie était Shāhrāh-e Khorāsān. La branche principale des routes de la soie pénètre en Iran par ses frontières orientales, à hauteur de la ville de Merv (aujourd’hui en territoire turkmène) pour aller visiter la ville de Neyshabour, puis avancer vers le territoire de l’actuelle capitale iranienne, Téhéran (Rey), qui sera le point de convergence de deux directions qui lui sont propres, la branche méridionale vers le pays irakien et la Syrie et une branche septentrionale ouvrant vers le nord ouest pour trouver les ports de Turquie et de Constantinople. Les quatre points d’alternance, lieux d’échange, de passage et de rencontre, des routes de la soie en Iran, sont traditionnellement les villes suivantes : Neyshabour, Téhéran (Rey), Hamadan et Tabriz, qui ont eu le statut de capitale dans l’histoire politique de l’Iran.

Une chaîne de caravansérails

Des recherches récentes ont abouti à la conclusion que les caravansérails étaient espacés selon les distances que chaque caravane pouvait parcourir en une journée. Pour cette raison un caravansérail se trouvait tous les trente à quarante kilomètres, soit la distance approximative que l’on pouvait parcourir dans la journée.

Les caravansérails se distinguent par la couverture de leur toiture, leurs matériaux de construction et leur situation géographique. Leur distance de carrérisation peut être modifiée (l’un étant construit en briques cuites, l’autre en pierre, un autre encore combinant les deux éléments). Lorsqu’un caravansérail était construit en fonction de sa situation, cela relevait du climat de la région.

En outre leur distribution n’est pas uniforme le long du domaine iranien des Routes de la Soie : on en trouve plusieurs dans les grandes villes et autour des principaux bazars existants. Tandis que les caravansérails des déserts et montagnes sont intégrés dans une chaîne maintenue à une distance idéale, comptant plus de 100 caravansérails dans ce domaine des Routes de la Soie du domaine iranien, représentant un cinquième de tous les caravansérails qui ont pu exister en Iran, beaucoup d’entre eux ont été utilisés pendant la période de la révolution industrielle au moment où les bateaux à vapeur devenaient les plus courants, dont bien des vestiges sont désormais détruits ou en cours de restauration, tandis que d’autres ont pu bénéficier d’un effort de restauration et réhabilitées par leurs propriétaires afin d’accueillir de l’hébergement pour les voyageurs.

En septembre 2023, l'UNESCO a inscrit le caravansérail persan sur la liste du patrimoine mondial de l'Iran.

 l’UNESCO a inscrit le caravansérail persan sur la liste du patrimoine mondial de l’Iran En septembre 2023.

Sites du patrimoine mondial en Iran en lien avec les Routes de la soie

L’Iran a divers sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO qui se trouvent en relation, plus ou moins directe, avec l’ancienne route de la soie, tels que les qanats persans, le bazar historique de Tabriz, les jardins persans, le palais de Golestan, la tour de Gonbad-e Qabus, le paysage culturel de Bam, le site de Bisotun, les caravansérails iraniens, et la ville historique de Yazd.

Plusieurs sites liés aux Routes de la Soie ont été inscrits sur la Liste indicative comme 

  •  le site historique de Tous,
  • le bazar de Qazvin
  • la mosquée Damghan (Tarik Khaneh) 
  • la ville historique de Neyshabour
  • Kharanaq
  • Meybod et Naeen (Naiin)

 d’autres villes historiques qui se trouvaient sur les différents itinéraires de la Route de la Soie.

L’Iran possède un patrimoine culturel immatériel riche et varié, comprenant plusieurs éléments inscrits sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Certains de ces éléments sont directement ou indirectement liés aux Routes de la Soie. Récemment, plusieurs traditions et pratiques culturelles iraniennes ont été ajoutées à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité:

  1. La célébration du Nowrouz 
  2. L’art de fabriquer et de jouer du Kamantcheh / Kamancha, un instrument à cordes frottées 
  3. Les traditions liées à la fabrication et au partage de pains plats comme le lavash, le katyrma, le jupka et le yufka 
  4. Les savoir-faire liés à la construction et à la navigation traditionnelle des bateaux Lenj dans le golfe Persique 
  5. Le théâtre rituel du Ta’zīye
  6. Les rituels de Pahlevani et de Zoorkhanei 
  7. La musique traditionnelle des Bakhshis du Khorasan 
  8. Le radif, structure musicale propre à la musique iranienne 
  9. Les techniques traditionnelles de tissage de tapis à Kashan 
  10. Et celles de la région de Fars.

Ce patrimoine culturel immatériel, présenté dans le cadre symbolique des Routes de la Soie, fait également partie des candidatures retenues pour inscription internationale sur la Liste représentative de l’humanité.

Le peuple persan a, à travers son art, sa culture et ses sciences, non seulement été connecté à différentes nations et régions, mais il a aussi contribué à la culture et aux civilisations de diverses sociétés et communautés. Nous savons maintenant que les Iraniens sont un peuple pacifique, hospitalier, tolérant et très éduqué.

La ville historique de Yazd a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 2017

 Yazd a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 2017

Au cours des dernières décennies, l’UNESCO a entrepris de remettre sur pied la Route de la Soie dans les pays, parmi lesquels l’Iran, qui constituent les boucles de cet héritage de valeur. Parallèlement, le gouvernement iranien a déployé des efforts efficients pour mettre en valeur cette voie et faire d’elle une de destinations touristiques majeures pour le pays. Aujourd’hui, les touristes sont de nombreux à s’y aventurer à pied comme par le passé, empruntant avec nostalgie les itinéraires des caravanes et visitant des constructions vetustes comme les caravansérails, les citernes à eau, des cafés, sanctuaires, châteaux, sources, mausolées, cimetières, bains, marchés, aqueducs et ruines de routes et ponts.

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